Jardiner en hiver

Jardiner en hiver

25 décembre 2019 2 Par Françoise

Cet article s’inscrit dans le cadre du carnaval d’articles proposé par Justine Bou sur le thème du jardinage d’hiver.

 

Nous sommes aujourd’hui le 21 décembre.  Perséphone s’installe officiellement aux Enfers jusqu’au printemps. On pourrait penser que, comme elle, nous n’aurions qu’à demeurer terrés dans nos intérieurs douillets en attendant les beaux jours. Et pourtant… la belle déesse sait que nous, pauvres humains, avons quand même à affronter les frimas pour préparer le renouveau.

 

Rouge-gorge en hiver

Nettoyer le jardin

L’automne a vu disparaître une grande partie de la végétation. Il reste aujourd’hui des rameaux desséchés. Les vivaces ont bien triste mine et au potager, les légumes d’été ne valent guère mieux. Nettoyer tout cela pourra rendre une certaine harmonie au terrain. Composter ce qui n’a pas été malade, brûler ce qui l’a été – je sais, c’est interdit mais quel autre moyen pour se débarrasser de germes, champignons ou parasites indésirables.

Pourtant, je pense qu’il ne faut pas tout enlever :

  • pour des raisons esthétiques parfois. Le givre et le gel peuvent sublimer ces rameaux noircis.
  • pour ne pas laisser le sol à nu, ce qui est toujours dommageable. Les pluies d’hiver peuvent le lessiver.
  • pour donner aux insectes et aux oiseaux logis et nourriture. Il est d’ailleurs bon d’avoir pensé en amont aux plantes qui pourront avoir ce rôle en hiver.

 

Mangeoire sous la neige

Penser à la biodiversité

Une des raisons pour lesquelles il ne faut pas trop nettoyer son jardin est l’importance d’offrir à tous les animaux qui y vivent de quoi se mettre à l’abri du froid et de quoi se nourrir.

De nombreuses vivaces proposent des graines aux oiseaux. c’est pour cela qu’il est bon de les avoir laissées en place. De la même manière, laisser sur l’herbe les fruits tombés rendra service à de nombreux animaux du jardin.

Je nourris dans des mangeoires dédiées les petits oiseaux du ciel comme la mésange, le moineau, le rouge-gorge… enfin tous ceux qui le désirent. Ils se servent également largement dans la nourriture des poules. Mais ils ne sont pas les seuls à avoir besoin de notre aide : plutôt que de brûler ou broyer à la tondeuse les feuilles mortes, faites-en un tas le long d’une haie avec des branchages. Le hérisson vous en remerciera ainsi que certains batraciens.

Dans tous ces branchages, dans les parties desséchées des vivaces laissés en place, les insectes trouveront un abri bienvenu.

 

Abris pour hérissons

Préparer le sol pour la belle saison

Le jardin potager est en repos, pour l’essentiel. Pourtant l’hiver est un moment où l’on peut s’occuper de lui pour qu’il arrive au printemps dans les meilleures conditions possibles.

Tout d’abord, je lâche mes poulettes dans le jardin. Alors qu’on cherche plutôt à les en écarter le reste de l’année, elles vont pouvoir s’y rendre utiles et se faire plaisir.

Vous voulez épandre du compost : mettez votre tas au milieu de la planche. Les poules vous l’auront écarté en un rien de temps ! Mais avant, elle vous auront débarrassé le sol d’un grand nombre de parasites. C’est pour la même raison qu’il ne faut pas hésiter à mettre ses poules dans la vigne ou le verger.

 

 

Ensuite, j’étale de grands cartons sur les parties que je compte jardiner au printemps. Des cartons sans impression, de base, débarrassés du scotch qui peut les entourer. Je recouvre ces cartons de crottin d’âne et de cheval dont j’ai la chance de pouvoir disposer. L’ensemble va traverser l’hiver et au printemps, les cartons seront désagrégés et la terre au-dessous sera extrêmement meuble, facile à travailler et riche. Les vers de terre y seront abondants et continueront le travail à ma place… Feignante et jardinière ! Si, c’est possible !

Planter

Même si on a déjà commencé à l’automne, l’hiver est la saison idéale pour planter les arbres, fruitiers ou d’ornement, à feuillage caduque. Il semble ne rien se passer à cette époque mais le système racinaire, sous la terre, se développe dans des conditions d’humidité parfaites. Bien sûr, à éviter en période de gel (c’est-à-dire, s’il ne dégèle pas de la journée et que le sol est dur), en cas de tempête ou de pluies trop abondantes (mais qui songerait à sortir ces jours-là !)

 

Baies de l'églantier

 

Bien sûr, il y aura ces jours de gel et de neige où on observera le jardin de derrière le carreau, auprès d’un bon feu. Où on espèrera que chaque bête a un abri sûr et un ventre plein. On pourra rêver aux jours de février où,  la lumière revenant, les premières fleurs des bulbes pointeront leur nez et nous murmureront « Patience… retourne bientôt le moment où Perséphone ressortira de terre avec son cortège de vie et de fleurs ! »

 

Crocus dans la neige en hiver

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